Praticien hospitalier en hématologie au Centre régional de lutte contre le cancer Institut Bergonié à Bordeaux, le Docteur Gabriel Etienne est impliqué dans la LMC à travers la prise
en charge des patients et certains aspects de la recherche.
Oubliés les effets secondaires graves et invalidants des traitements précédents, la greffe de moelle et son parcours du combattant, le pronostic incertain de la maladie. Il y a eu
un avant et un après.
Rares sont aujourd’hui nos patients qui ont vécu cette transition pourtant toujours présente dans nos esprits. Aujourd’hui et pour la grande majorité d’entre eux, cet avant et cet après leur sont
inconnus. L’avant et l’après sont ceux d’un calendrier qui a vu leur vie basculer brutalement dans le quotidien d’une maladie chronique, de ses traitements, de ses incertitudes.
Les progrès réalisés depuis quinze ans permettent de disposer aujourd’hui de nombreuses options thérapeutiques et d’envisager dans certaines situations une possibilité d’arrêt de traitement
durable. Ils ne doivent cependant pas occulter cette réalité et les attentes qui en découlent.
Il y a trois ans, le Livre Blanc des 1ers Etats Généraux de la leucémie Myéloïde Chronique, nous rappelait, nous, proches, soignants, dirigeants… l’importance et la multiplicité de ces attentes.
Il est encore prématuré d’en tirer un quelconque bilan.
Nombreuses sont les initiatives en cours, qu’elles soient du domaine de la recherche (alternatives thérapeutiques dans les situations d’échec, personnalisation des traitements visant à améliorer
le rapport bénéfice-risque des traitements actuels, optimisation des traitements dans l’objectif d’un arrêt futur) ou de l’accompagnement au sens large du terme de nos patients (initiation de
programmes d’éducation thérapeutique, pérennisation des journées dédiées aux patients et à leurs proches, prise en compte des effets secondaires et de leur impact en termes de qualité de vie,
actualisation et amélioration constantes des outils d’information).
Au-delà de ces axes de progrès, l’évolution positive du regard que nous portons sur les personnes atteintes de cette maladie doit rester notre fil conducteur. Il y a eu un avant « Livre Blanc »,
faisons en sorte que l’après continue de se construire.